Les IAS comprennent les infections contractées en établissement de santé (dites nosocomiales) mais aussi lors de soins délivrés hors de ce cadre.
LES INFECTIONS ASSOCIÉES AUX SOINS
Une infection est dite associée aux soins si elle survient au cours ou au décours de la prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient, et si elle n’était ni présente, ni en incubation au début de cette prise en charge (un délai de 48h est généralement pris en compte).
Dans chaque cas, la plausibilité de l’association entre la prise en charge et l’infection est étudiée.
Les IAS concernent les patients, malades ou non, mais également les professionnels de santé et les visiteurs.
Le programme national d’actions de prévention des infections associées aux soins (PROPIAS) prévoit :
- De renforcer l’obligation de formation des professionnels de santé,
- De développer le dispositif de signalement des IAS,
- De renforcer la prévention et la maîtrise de l’antibiorésistance dans l’ensemble des secteurs de l’offre de soins,
- De renforcer l’observance des précautions standards en tout lieu de soins,
- D’améliorer la maîtrise des BMR et des BHR émergentes,
- De réduire l’exposition aux antibiotiques.
Il s’insère dans les parcours-patient.
> Consulter le PROPIAS (juin 2015)
Selon les études publiées en 2018, les infections les plus fréquentes sont :
– Les infections urinaires – 28 %
– Les infections après chirurgie – en augmentation de 13,5 % à 16 %
– Les pneumonies – 15 %
LES BACTÉRIES MULTIRÉSISTANTES (BMR)
L’usage intensif des antibiotiques, en ville comme à l’hôpital, exacerbe les mécanismes d’adaptation des bactéries, qui deviennent résistantes à plusieurs d’entre eux (multi-résistantes), voire à presque tous (hautement résistantes).
Le non respect des précautions d’hygiène lors des soins facilite la transmission des bactéries d’une personne à l’autre ou par contacts avec un environnement contaminé. La transmission par manuportage est très courante.
Source : Santé Publique France
Recommandations sur les lieux de soins comme au cabinet infirmier
Le risque est surtout lié au contact avec les urines, les selles, les muqueuses et la peau.
Les soignants
Les soignants doivent privilégier :
- une tenue adaptée aux soins,
- une bonne hygiène des mains,
- l’usage de protections à usage unique, pour les surfaces de contact : lit d’examen ou relax de soins.
Le matériel
Un nettoyage humide avec une lingette imprégnée de détergent désinfectant de type eau de javel doit être effectué pour le matériel en contact avec la peau du malade (stéthoscope, brassard à tension, garrot…).
Les locaux
L’entretien des pièces (salle d’examen ou de soins, bureau, salle d’attente, accueil, couloirs, sanitaires, local de ménage) doit être quotidien, en utilisant des produits détergents désinfectants (eau de javel).
Il doit être effectué du plus propre au plus sale, en commençant par les surfaces hautes. Les zones les plus à risque sont les sanitaires et la salle d’examen ou de soins.
Les déchets
Il convient d’appliquer la réglementation pour l’emballage, le stockage et l’élimination des déchets ménagers et des déchets d’activités de soins avec risque infectieux.
Recommandations à domicile
Pour les patients
Rappeler les règles élémentaires d’hygiène, notamment qu’il faut un lavage des mains :
- Après être allé aux toilettes,
- Après avoir manipulé une poche à urine, du linge souillé ou un pansement,
- Après s’être mouché, avoir toussé ou éternué,
- Avant de préparer des repas et de passer à table.
Une toilette quotidienne doit être réalisée avec le savon habituel. Les sanitaires seront nettoyés puis désinfectés. On peut utiliser de l’eau de javel.
Presque tous les procédés de nettoyage (température à 40°C en machine à laver) et des produits d’entretien (lessive, produit vaisselle) sont actifs sur les BMR.
Les soignants
Respecter les mêmes consignes que sur les lieux de soins pour l’hygiène des mains, la tenue et le matériel.
L’utilisation des produits hydro-alcooliques est particulièrement adaptée pour les soins à domicile.
LE BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES
Source : Santé Publique France