Obésité et diabète de type 2 : un lien de plus en plus étroit

Pour l’OMS, le diabète de type 2 est devenu depuis 2016 un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale, en lien avec l’obésité.

Bien que leur origine génétique soit différente, l’obésité et le diabète sont deux maladies très liées.

En effet, l’obésité est le premier facteur de risque du diabète et 80% des obèses sont diabétiques.

L’obésité et le diabète sont deux maladies qui empêchent de bien vieillir en bonne santé et réduisent l’espérance de vie des malades.

Les infirmièr(e)s jouent un rôle essentiel pour aider les personnes atteintes de diabète à comprendre et à gérer leur maladie, promouvoir des habitudes de vie plus saines et prévenir les facteurs de risque du diabète de type 2 chez les personnes les plus vulnérables : un outil à votre disposition 👉 le bilan prévention

Plus de 3,8 millions de personnes étaient traitées pour un diabète en France en 2022.

Chez l’adulte, dans plus de 90 % des cas, il s’agit d’un diabète de type 2.

Ainsi, sur les 3,5 millions de personnes en France atteintes d’un diabète de type 2 👉 41% souffrent d’obésité, soit 1,4 millions de personnes.
Des prévalences qui diffèrent selon les âges, les régions, les catégories socio-professionnelles.

En 2020, 323 680 personnes étaient prises en charge pour un diabète dans la région, soit une prévalence brute de 6,2 %.

La prévalence du diabète variait entre 5,2 % dans les Hautes-Alpes et 6,4 % dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.

La prévalence régionale a augmenté entre 2016 et 2020 (+ 0,3 points) et devrait continuer à augmenter à l’avenir (6,6 % à l’horizon 2028).

 

On associe souvent diabète et alimentation sucrée, ce qui est partiellement inexact. Car pour l’essentiel, le sucre en excès va dans un premier temps être stocké non pas sous forme de sucres lents (glycogène), mais sous forme de matières grasses. 

Le rôle du sucre dans la synthèse des matières grasses est parfaitement démontré.

Le diabète 2 a donc pour cause essentielle un excès d’apport énergétique aboutissant à un excès de tissu graisseux adipocytaire :

  • soit par un déséquilibre alimentaire dans l’apport des matières grasses ; 
  • soit par un déséquilibre alimentaire dans l’apport de glucides.

Plus la quantité de graisse est importante dans le corps et plus l’organisme a besoin d’insuline 👉 l’obésité peut donc être une cause du diabète, particulièrement chez l’enfant et l’adolescent.

L’accumulation de tissu adipeux, en particulier autour de l’abdomen, est associée à une inflammation chronique qui exacerbe la résistance à l’insuline et augmente considérablement le risque de développer des complications diabétiques :

⏩Résistance à l’insuline :

Les cellules deviennent moins sensibles à l’insuline, empêchant le glucose d’entrer et d’être utilisé comme énergie. L’INSERM  a observé que les adipocytes des patients obèses produisent des cytokines, molécules inflammatoires qui créent cette résistance à l’insuline.

⏩Hyperinsulinisme :

Le pancréas compense en produisant plus d’insuline. Cette hypersécrétion finit par épuiser la glande pancréatique, ce qui aboutit à ne plus produire assez d’hormone hypoglycémiante. 

⏩Inflammation chronique :

L’obésité est associée à un état inflammatoire chronique qui aggrave la résistance à l’insuline.

👉 Guide de bonnes pratiques de la HAS : Stratégie thérapeutique du patient vivant avec un diabète de type 2

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2024-06/strategie_therapeutique_du_patient_vivant_avec_un_diabete_de_type_2_-_fiche_de_synthese.pdf

En résumé :

  1. Équilibrer le régime alimentaire
  2. Pratiquer une activité physique modérée
  3. Surveiller le poids
  4. Éviter le stress et le tabac qui augmentent la sécrétion de catécholamines, dont l’effet hyperglycémiant est parfaitement connu.
  5. Faire un suivi régulier

 

👉 Pour les enfants et adolescents :

Dans le cadre du diabète chez l’adolescent, il est essentiel de bien prendre en compte sa santé mentale (dépression…) et ses éventuelles addictions (tabac, alcool, jeux vidéos…).

La prévention du diabète de type 2 chez l’enfant et l’adolescent passe par la réduction du surpoids et de l’obésité infantile :

⏩éducation à la santé dans les familles,

⏩lutte contre la surconsommation de sodas et autres 

 

Aujourd’hui, 100 gènes sont identifiés comme responsables du diabète, mais d’autres facteurs sont étudiés :

👉Une étude récente de 2020 menée par des chercheurs britanniques a révélé que chaque augmentation de 1 kg/m² de l’IMC est associée à un risque accru de 12 % de développer un diabète de type 2

👉 la recherche s’intéresse à la flore intestinale car le microbiote reflète le mode de vie (nutrition, médicaments, sédentarité) de son hôte, mais il peut lui-même constituer un facteur de risque et, dans certains cas, une cause directe de DT 2.

On sait désormais identifier la « signature » d’un microbiote de patient diabétique. Des solutions thérapeutiques visant à traiter le microbiote plutôt que l’hôte pourraient émerger de ces connaissances.

Quatre grands phénomènes sont explorés : 

  • les processus inflammatoires intestinaux
  • la sécrétion et action des incrétines : GLP1 et GIP (peptide insulinotrope dépendant du glucose), deux hormones gastro-intestinales stimulant la sécrétion d’insuline après les repas
  • l’immunité intestinale
  • le système nerveux entérique (axe intestin cerveau).

 

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